votre maison doit être intelligente

Les entreprises technologiques sont incroyablement compétitives, par nécessité plus qu’autre chose. Dans un marché encore relativement jeune, tout mouvement, aussi minime soit-il, peut se traduire par le transfert de millions d’utilisateurs d’un service à un autre. Nous l’avons vu avec des applications virales comme l’espagnol BeReal, par exemple.

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Par conséquent, les entreprises technologiques se donnent beaucoup de mal pour se faire trébucher. Qu’il s’agisse de poursuites pour concurrence déloyale ou de copie flagrante de nouvelles fonctionnalités, il est très rare que les géants de la technologie aient quelque chose de gentil à se dire les uns sur les autres.

Le chaos de la maison intelligente

Lorsque cela se produit, c’est parce que le défi auquel ils sont confrontés est si grand qu’ils savent qu’ils ne peuvent pas le faire seuls. Par exemple, lorsqu’une pandémie mondiale éclate, Apple et Google sont obligés de collaborer pour créer un système de suivi standard.

La domotique est un défi similaire, dans le sens où elle concerne également des milliards de personnes ; et en ce sens que, sans la collaboration de tous, il est impossible de répondre à tous vos besoins.

Actuellement, il existe plusieurs plateformes dédiées à ce que l’on appelle la “maison intelligente”, telles que Amazon Alexa, Google Home ou Apple HomeKit; ce ne sont que les plus populaires, mais de nombreux fabricants, grands et petits, ont créé leurs propres services indépendants. Cette fragmentation du marché est généralement une bonne chose, car elle permet une saine concurrence entre les marques ; mais pour l’utilisateur, cela signifie que vous ne pouvez pas utiliser votre nouvelle ampoule avec votre haut-parleur intelligent.

Les entreprises technologiques ont appliqué la philosophie des smartphones à la maison intelligente, et cela se traduit par de nombreux «jardins clos», dans lesquels seuls ceux qui reçoivent l’approbation du propriétaire et sont prêts à suivre ses règles à la lettre sont autorisés. Cela a obligé les constructeurs à prendre parti, à lancerr appareils compatibles avec seulement une ou deux plates-formesavec chance.

Le marché de la maison intelligente, par conséquent, est une pagaille, avec des prises intelligentes uniquement compatibles avec Alexa, des téléviseurs qui nous permettent uniquement de contrôler les appareils Google Home ou des serrures intelligentes qui n’acceptent que la connexion avec un iPhone.

Pour le consommateur, naviguer dans ce labyrinthe est plus difficile qu’il ne devrait l’être, et il n’est pas rare que nous achetons des appareils qui ne sont pas compatibles avec ce que nous avons déjà à la maison. Et pour les entreprises, la maison intelligente est devenue un monstre gourmand en argent ; Amazon va perdre 10 000 millions d’euros à Alexa cette année pour le montant des investissements requis.

L’industrie s’unit sur la matière

Comment garantir cette liberté de choix et la compétitivité du marché, en résolvant les problèmes qu’il a apportés ? La matière est la réponse, et bien qu’elle soit passée inaperçue, c’est peut-être le projet qui influencera le plus le secteur technologique dans les années à venir ; en fait, depuis son lancement en novembre dernier, des changements sont déjà remarqués.

Matter est une norme commune pour la maison intelligente, qui permet aux appareils de différents services peuvent être reliés les uns aux autres et peuvent être « compris »; en d’autres termes, que deux appareils de fabricants différents peuvent fonctionner ensemble, quelle que soit la plate-forme pour laquelle ils ont été conçus à l’origine.

La matière se distingue car elle n’est pas le produit d’une seule entreprise. Pratiquement toute l’industrie technologique la soutient ou y a investi, y compris Apple, Google et Amazon, mais aussi Samsung et de plus petits distributeurs et fabricants comme Huawei et même Ikea (oui, l’entreprise de meubles).

La caractéristique qui rend Matter unique est que ne remplace pas les plateformes existantes; bien que les fabricants devront modifier leurs logiciels et parfois leur matériel pour gagner en compatibilité avec Matter, ils pourront toujours maintenir leurs propres services indépendants. Ainsi Amazon pourra continuer à vendre les mêmes enceintes Amazon Echo, Google pourra continuer à expérimenter avec son assistant personnel, et Apple pourra continuer avec Siri ; il ne fait aucun doute que c’est la raison pour laquelle ils ont tous été prêts à abandonner leurs différences.

La matière est “juste” un guide de normes sur la façon dont les choses doivent être faites, comment les appareils doivent être connectés les uns aux autres et comment nous devons pouvoir les contrôler ; mais chaque entreprise peut trouver comment faire ces choses à sa manière. L’une des technologies les plus importantes qu’il utilise est Thread, qui permet aux appareils à proximité de se connecter les uns aux autres, sans avoir besoin de se connecter à un serveur intermédiaire ; Grâce à cela, les appareils Matter ils n’ont pas besoin d’internet pour exécuter des fonctions qui n’affectent que notre maison, comme allumer les lumières, par exemple.

Il y a des limites et des restrictions, bien sûr. La matière est clairement engagée dans un amélioration de la confidentialité des utilisateurs, limitant la quantité d’informations personnelles que les appareils envoient sur Internet ; Cela signifie que les puces qu’ils montent doivent être plus puissantes, pour traiter plus d’informations localement sans dépendre de serveurs externes. C’est pourquoi Google semble plus en retard dans sa mise en œuvre de Matter, car sa plate-forme s’appuie fortement sur la puissance du cloud ; tandis qu’Amazon et Apple sont plus avancés, avec des appareils traditionnellement plus chers, mais aussi plus puissants.

Quand Matter viendra-t-il chez nous ?

La version 1.0 de Matter est sortie cette année, avec la prise en charge de divers types d’appareils intelligents tels que les ampoules, les prises, les serrures intelligentes, les thermostats, les climatiseurs, les stores, les détecteurs de mouvement, les téléviseurs et les lecteurs multimédias. La version 2.0 sortira en 2024 et s’étendra aux caméras de sécurité, aux robots de nettoyage, aux détecteurs de monoxyde de carbone et aux appareils électroménagers.

En fait, depuis que la norme a été développée à l’air libre, les fabricants ont déjà adopté Matter. Récemment, Eve est devenue la première marque à commercialiser de nouveaux produits Matter, avec un détecteur de mouvement, une prise connectée et un capteur pour portes et fenêtres ; ils peuvent tous être contrôlés avec Alexa, Google Assistant ou Siri, une fois les mises à jour pertinentes arrivées.

Des trois grands, Amazon semble le plus ambitieux, le plus prometteur mettez à niveau 17 de vos haut-parleurs Echo actuels dans les mois à venir pour les rendre compatibles avec Matter. A cela il faut ajouter que les principaux constructeurs se sont déjà engagés à mettre à jour leurs appareils ou à en lancer de nouveaux compatibles avec Matter, dont Philips Hue.

Après plusieurs semaines de mises à jour, Google a également annoncé le début de la migration vers Matter sur ses appareils intelligents. Depuis décembre, les téléphones Android et les appareils Nest prennent en charge Matter, y compris l’utilisation de technologies telles que le couplage rapide pour ajouter facilement des appareils.

En 2023, nous verrons la sortie de nombreuses mises à jour et de nouveaux appareils compatibles avec Matter. Les consommateurs n’auront qu’à cherchez le logo Matter pour être sûr qu’ils peuvent l’utiliser à la maison sans aucun problème ; et la configuration peut être aussi simple que de scanner un code QR avec le mobile.

L’arrivée de Matter ne signifie pas que le marché est devenu monolithique. Chaque fabricant continuera d’avoir ses propres applications et chaque plate-forme continuera d’être indépendante. Vous ne pourrez pas utiliser les fonctionnalités Alexa avec Siri, par exemple ; si vous voulez faire des choses spécifiques avec un assistant, vous devrez acheter un haut-parleur qui l’a. Matter se concentre uniquement sur le rapprochement de nos appareils, mais c’était tout ce dont nous avions besoin.

La maison intelligente a enfin cessé d’être un gâchis, et il est temps de voir son véritable potentiel.

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